Les Temps de conduite!!

35 heures au volant sans dormir

Rédacteur : Equipe du Flash
(15/10/08)
Un camion, conduit par un routier bulgare, a été accidenté dans la nuit de lundi à mardi en Belgique. L'enquête a révélé que le routier avait conduit 35 heures d'affilée.

Oubliée la fatigue ! Oubliée la réglementation ! Oubliée aussi la toute notion de sécurité... Un routier de nationalité bulgare a fait exploser le record du nombre d’heures de conduite non-stop. Du moins, si l’on en croit son chronotachygraphe. Dans la nuit de lundi à mardi, en Flandre occidentale, entre Furnes (Veurnes) et Dixmude, ce routier se « crashe » en sortant de la route, heureusement sans heurter d’autres conducteurs, relate notre confrère belge RTL.

Quinze jours sans permis

L’homme, interrogé par les forces de police, affirme tout d’abord qu’il a été aveuglé par un véhicule venant en sens inverse. Les policiers ont, entre-temps, analysé son tachygraphe : le routier aurait passé 35 heures quasiment sans interruption à conduire. La fatigue du conducteur est donc privilégiée comme cause probable de sortie de route. Le parquet de Furnes a décidé de priver le conducteur de permis de conduire pendant 15 jours. Son employeur devra payer une amende, ainsi que les frais engendrés par le dégagement de la chaussée. La route entre Furnes et Pervijze a dû rester fermée toute la journée à la circulation pour permettre la sortie du camion du fossé.

Cet accident relance la polémique sur les chauffeurs venus des pays de l'Est, mal formés, souvent payés à la tâche, et qui ne parviennent à percevoir de maigres salaires qu'en devenant de vrais forçats de la route.

Vous connaissez de tels cas ? Faites-nous en part en nous écrivant : reaction@flash-transport.com

La liberté de travail n'implique pas le travail de forçat.

La liberté de travail n'implique pas la drogue au volant.

La liberté de travail n'implique pas l'alcool au volant.

La liberté de travail n'implique pas les entrepreneurs sous-payeurs pour les conducteurs.

La liberté, des gens commence la ou fini celle des autres. Et sur les routes nous partageons cette liberté. Mais à chacun de connaître les limites de sa liberté.

Un automobilisme qui roule en pleine nuit avec les phares allumés sans ce soucier des autres usagers ne partage pas la liberté, il s'octroie une liberté qui lui est toute personnel.

Un automobiliste qui roule en état d'alcoolémie, nous inclus dans son état, pensant peut-être que nous roulons comme lui.

Un automobiliste qui roule sous l'emprise de produit stupéfiant, ne nous inclus pas dans son monde virtuel, il fait de la route un endroit que je considère comme dangereux. De plus des autres automobilistes il s'en fout. Ce qui lui importe à lui c'est son plaisir personnel.

Un employeur, qui cherche par tous les moyens à gagner de l'argent sur le compte de son personnel roulant, devient dérechef un négrier. Il serait surement heureux du rétablissement de l'esclavage. Le fouet pour les routiers indociles, et si ils ont faim, uin verre d'eau et un quignon de pain.

L'important pour lui étant qu'il puisse rouler dans son 4x4 de trottoir et d'en mettre plein la gueule aux autres.

La fin des faux indépendants

Rédacteur : Equipe du Flash
(16/10/08)
La concurrence déloyale, qui contribue grandement à faire baisser les prix du transport, passe souvent par l'utilisation de faux indépendants. La Commission européenne vient de prendre le taureau par les cornes pour y remédier...

La Commission européenne a adopté hier une proposition de modification de la directive sur le temps de travail dans le transport routier. Cette proposition vise à garantir l'application des règles actuelles sur le temps de travail à tous les conducteurs professionnels, y compris les faux travailleurs indépendants.

Halte à la concurrence déloyale

« Il est essentiel que tous les conducteurs dépendant d'un seul employeur bénéficient du même niveau de protection sociale », a déclaré M. Antonio Tajani, vice-président de la commission responsable du transport. « L'Europe ne peut tolérer les risques pour la sûreté routière, la concurrence déloyale et le non-respect des règles de protection sociale découlant du comportement des employeurs qui imposent à leurs salariés de se déclarer comme travailleur indépendant ».

Coopération des Etats membres

La Commission propose aujourd'hui de clarifier la directive 2002/15/CE (1), pour garantir que les « faux conducteurs indépendants » (2) bénéficient pleinement des règles applicables aux travailleurs mobiles et pour renforcer les contrôles qui permettent de veiller à la bonne application de cette législation. La proposition vise également à renforcer la coopération entre les États membres, par l'échange d'informations et de bonnes pratiques ainsi que la promotion d'une approche commune pour la mise en œuvre.

En outre, les dispositions actuelles concernant les heures nocturnes seront alignées sur d'autres textes législatifs de l'UE.

Cette directive vise à lutter par exemple contre l'exploitation de chauffeurs venus de l'Est qui, à bout de forces, finissent par provoquer de très graves accidents comme celui que nous avons relaté hier : cf. notre article " 35 heures au volant sans dormir".

(1) Directive 2002/15/CE relative à l’aménagement du temps de travail des personnes exécutant des activités mobiles de transport routier.

[2] On parle de faux travail indépendant lorsque ce statut est utilisé abusivement dans le but d'échapper aux dispositions et obligations de la législation du travail et de réduire les coûts du travail. Les travailleurs concernés demeurent économiquement dépendants. Ce faux statut d'indépendant revient à tourner les règles de protection sociale et à refuser aux travailleurs l'exercice de leurs droits fondamentaux.